La Parole de Dieu
Tu m’as caché ta face et je fus épouvanté. Seigneur, j’ai fait appel à toi ; j’ai supplié le Seigneur. (…) Tu as changé mon deuil en une danse et remplacé mon habit de pénitence par des habits de fêtes.
Il y a de ces moments où l’on croit mourir. On a frôlé l’accident et l’on a esquissé une prière : « Mon Dieu, viens à mon aide » ! On nous a annoncé une grave maladie et l’on s’est cru déjà fini. On a perdu un proche et c’est comme si l’on était mort soi-même : « Mon Dieu, comment vais-je faire sans elle, comment vivre encore sans lui » ? Il semble que Dieu n’est plus là, qu’il s’est retiré de notre vie. Où es-tu, Seigneur, que fais-tu?
Mais il est toujours là, comme le soleil caché quelques instants par les nuages. Et lorsqu’il réapparaît, alors une musique encore inconnue nous soulève et nous pousse à dans
Prière
« Quand la vie est une corvée,
quand nos nuits sont remplies de cauchemars,
merci d’être là, Seigneur, et d’être présent en nous.
Quand la maladie nous atteint,
quand l’épreuve est lourde à porter,
merci d’être là, Seigneur et de nous tendre la main.
Quand nous sommes sans espérance,
quand tout est noir à l’horizon,
merci d’être là, Seigneur, et de nous apporter ta lumière.
Quand nous sommes seuls et oubliés,
quand nous avons peur d’aimer et d’être aimés,
merci d’être là, Seigneur, et de nous offrir ton amour. »
Père Normand Provencher
Versets, commentaire et prière en pdf
Activités
Ma boîte à musiques
« Je suis Sœur Christel, originaire de Lausanne, de la paroisse de la basilique Notre Dame, puis je suis devenue moniale bénédictine au monastère de Notre-Dame de Béthanie, en Belgique près de Bruges. Durant ces 50 ans environ de vie monastique, j’ai toujours été fortement impliquée dans les offices liturgiques et cela n’a jamais cessé de m’émerveiller : la Parole chantée, le jeu d’orgue, et la composition. Je suis maintenant l’une des organistes de cet orgue construit vers 1760 par François Coppin, pense-t-on,(photo); il se trouve dans l’église de Bossut qui jouxte à notre petit monastère de l’Assomption. Préparer Noël avec ces 3 pièces choisies?
- Le 3ème choral pour grand orgue, en la mineur, de César Franck (1890)
Joie immense pour moi de jouer ce grand choral, composé par César Franck, peu avant sa mort, comme une apothéose, il me semble. L’œuvre commence avec grande force et vivacité, avec des affirmations de plénitude sonore : des accords de 9 notes, amenés en puissance et prolongés ! Cela évoque pour moi comme le déchaînement des grandes lames de la mer, et même l’effort immense de tout l’univers dans sa recherche de paix, dans sa quête de la vie et de Celui qui la crée.
Franck exprime cette recherche, ardue mais sûre, par énormément de chromatismes : on progresse sans cesse par motifs ascendants… et voilà que : par une seule note charnière, au milieu de l’œuvre, tout s’éclaire, et que plane, tout en haut, la tendresse, la certitude de l’amour qui vient tout porter et veut sauver ! Dans la suite de l’œuvre, on rappellera plus d’une fois l’agitation du début, comme la violence qui secoue le monde entier, dans une succession de toutes sortes de tonalités, mais qui aboutit dans la victoire du LA majeur définitif ! Cela ne nous dit-il pas : « Il est là, Celui qui vient! Et : merveille : Il vient comme un enfant » ? - Le « SALVE REGINA » : hymne mariale du XI ème et/ou XII ème siècle (St Bernard) dans sa mélodie grégorienne de l’Ordre cistercien. C’est l’hymne que chantent, au seuil de la nuit, toutes les communautés de moines et de moniales quand leur église est dans la pénombre et que tous se tournent vers la statue de Marie, qui seule est éclairée : « Salut, ô Reine, Mère de miséricorde !… Dans notre exil, nous crions vers toi…regarde-nous ! »
La mélodie grégorienne, très ornée, aérienne, se déploie en toute sérénité, presque sur une seule quinte, sauf quand la supplication devient comme un cri, un appel. Dans la nuit, au soir de nos journées, quelles qu’elles aient été pour nous et pour nos frères du monde entier, avec les guerres et toutes les misères humaines, mais aussi avec leur poids d’amour donné et reçu, cette hymne est pour nous bénédiction de paix, de douceur et d’invincible espérance. Et la finale de cette prière confiante à Marie lui demande : « MONTRE-NOUS JÉSUS, TON ENFANT » La crèche nous répondra ! - « Jésus, tu m’as brûlé le cœur… » : Une mélodie très simple, presque toujours en notes continues. En DO majeur, le ton qui est, pour bien des gens, le plus accessible. Quant au poème, chaque incise de 8 pieds se termine par une note très longue, pour offrir un espace à la méditation… Ce chant nous parle-t-il aussi de Noël ou uniquement du Ressuscité de Pâques ? Noël, n’est-ce pas la Bonne Nouvelle qu' »aujourd’hui , à Bethléem de Juda, un sauveur vous est né » ? Ce message doit atteindre chacun des hommes, et de tous les temps ! Or, en 2018, en nos pays : QUI a vraiment entendu cette Nouvelle ?
Ce qui me fait vibrer dans cette hymne, c’est que cette prière à Jésus est toute brûlante du souci des autres ! » Tu n’entres plus dans leur auberge ! » Elle demande que « le feu du bonheur de Jésus prenne à d’autres, que le Nom de Jésus dans notre regard le fasse connaître », et que le Christ de Pâques les rencontre comme pour les disciples d’Emmaüs. Chanter cette prière fait de nous vraiment des messagers de l’annonce de Noël et de la réalité de Pâques.